Pendant le XIX^e siècle, de grandes embarcations, appelées cages, étaient constituées de nombreux radeaux de huit mètres de largeur. Ces radeaux, composés de billes de bois équarries, étaient attachés les uns à côté des autres et à la suite les uns des autres pour former la cage. Ces cages servaient à mener les billes de bois de Kingston, par le Saint-Laurent, ou des chantiers de bois en amont de Gâtineau, par la rivière des Outaouais, jusqu’au port de Québec pour être expédiées en Angleterre par bateaux. Les cages étaient donc à la fois le moyen de transport et la marchandise. Le bois était destiné à la construction de bateaux, principalement de mâts, pour la flotte anglaise.

Les hommes qui naviguaient sur ces cages se nommaient cageux. Une partie des cages qui descendaient des chantiers par la rivière des Outaouais passaient entre l’île Bizard et Sainte-Geneviève, par la rivière des Prairies. Les anciens nous ont raconté qu’on pouvait traverser la rivière en passant d’une cage sur l’autre, tellement il y en avait à cet endroit.

Les autres passaient au nord de l’île Bizard, en empruntant le lac des Deux Montagnes, et faisaient halte à la Pointe-aux-Carrières, cap rocheux qui s’avance dans le lac du côté nord-est de l’île. À cet endroit, les cageux séparaient les radeaux des cages pour les faire franchir, un à un, les rapides Lalemant et du Cheval Blanc. Les équipes de cageux se relayaient à la Pointe-aux-Carrières, ce qui avait pour effet d’y attirer les hommes en quête de travail. À titre d’exemple, de nombreux jeunes gens de l’île Bizard sont dits « voyageurs », dans les recensements du XIX^e siècle. À cette époque, le terme « voyageurs » pouvait englober les cageux, les draveurs et les bûcherons. Mais un bon nombre d’hommes originaires de l’île Bizard étaient des cageux et quelques-uns sont indiqués comme pilotes de cages.

De nombreux hommes de Sainte-Geneviève étaient aussi cageux, mais leur liste n’a pas encore été dressée.

En 2003, la SPHIB a monté une exposition de dessins et d’anciennes photos sur les cageux, provenant pour la plupart de la collection de
M. Léon A. Robidoux. Composée de 24 planches illustrées, accompagnées de textes en français et en anglais, cette exposition est devenue itinérante et a déjà été présentée :

• au chalet d’accueil du parc-nature du Bois-de-l’Île-Bizard,
• à la bibliothèque du collège Gérald-Godin à Sainte-Geneviève,
• à la bibliothèque municipale de l’Île-Bizard,
• à la Maison du Pressoir du parc de l’Île-de-la-Visitation à Montréal,
• au musée régional de Vaudreuil-Soulanges,
• à la Maison des Jésuites de Sillery,
• à l’Entrepôt de Lachine,
• au musée de Dorval,
• au chalet d’accueil du parc du Cap-Saint-Jacques à Pierrefonds,
• au Festin du Gouverneur au parc Jean-Drapeau à Montréal,
• à la bibliothèque multiculturelle de Laval,
• au musée du Vieux-Marché à La Prairie,
• Maison de la culture de Rivière-des-Prairies,
• Pavillon d’accueil du Parc-nature-du-bois-de-L’Île-Bizard,
• Salle Pierre-Paiement, 13, rue Chauret, Sainte-Geneviève.

Les personnes qui aimeraient tenir l’exposition dans leur quartier ou leur région sont priées de communiquer avec nous. La SPHIB-SG demande un prix de location modique de 150 $ pour un mois, à discuter pour une plus longue période. Nous nous chargeons du transport et de l’installation, du moins dans la région de Montréal. Nous offrons, conjointement, une conférence sur le sujet, pour des honoraires de 150 $ au profit de la SPHIB-SG.

Une brochure et un CD‑ROM, intitulés L’ère des cageux, une épopée du XIX^e siècle, accompagnent l’exposition. La brochure est en français; le CD‑ROM comprend deux versions, une en français et une en anglais. Ils sont offerts au public au prix de 5 $ chacun.