Histoire
Sainte-Geneviève
La dénomination Côte Sainte-Geneviève* représente, dès le début de la colonisation, la vaste portion de terre comprise entre le fief de Sainte-Anne (de Bellevue) jusqu’au Sault, soit aujourd’hui l’espace compris entre Senneville et Saraguay. Le lieu est utilisé comme portage à cause des forts courants sur la rivière des Prairies à la hauteur de Sainte-Geneviève.
Les seigneurs de l’île de Montréal, les prêtres de Saint-Sulpice, ont pour mandat, entre autres, de concéder des terres. Aussi, dès 1717, les terres situées à l’extrémité est de la paroisse sont concédées à Robert et Gilles de Poitiers ainsi qu’à Ignace Gamelin. Puis, en 1724, une première concession de terre est faite à Michel Lauzon, au cap Saint-Jacques. Le chemin de la côte Sainte-Geneviève (une partie de l’actuel boulevard Gouin) est ouvert en 1731.
Les familles souches de ce territoire ont pour noms Blais, Brazeau, Boileau Pierre – celui‑ci ira s’établir un peu plus tard à l’île Bizard – Blais, Letang dit Brunet, Charlebois, Chartier, Demers, Choret, Deslauriers, Labrosse dit Raymond, etc.
En 1860, on assiste à l’érection de la municipalité du village de Sainte-Geneviève détachée de celle de la paroisse, érigée en 1845 qui sera scindée en 1904 en deux entités distinctes : la municipalité du village de Sainte-Geneviève de Pierrefonds et la municipalité du village de Sainte-Geneviève, et ce, grâce, entre autres, au travail du notaire Joseph-Adolphe Chauret, député et conseiller législatif. Chauret aura une grande influence sur le rôle de Sainte-Geneviève. Puis, en 1935, retournement de situation : il y a annexion de la municipalité du village de Sainte-Geneviève à celle de Sainte‑Geneviève de Pierrefonds.
C’est en 1959 que ce territoire devient la ville de Sainte Geneviève. Aujourd’hui, l’ancienne ville de Sainte-Geneviève fait partie d’un arrondissement de la ville de Montréal comprenant aussi L’Île-Bizard. Elle est comprise dans un territoire longeant le boulevard Gouin vers l’est à quelques rues du boulevard Jacques-Bizard, à l’ouest jusqu’à près du boulevard Saint-Charles et au sud entre le boulevard Gouin et le boulevard Pierrefonds.
*L’hagionyme (nom de saint) de Geneviève fait référence à cette chrétienne qui empêcha le roi des Huns d’entrer dans Paris en 451 grâce à ses prières. Plus tard, elle sauve Paris contre les Francs en procurant du ravitaillement aux assiégés, ce qui lui vaut le titre de patronne de Paris.
Paroisse et église de Sainte-Geneviève
Depuis 1713, les paroissiens vont à l’église de Pointe-Claire pour assister aux messes, baptêmes, mariages et sépultures. En 1739 (1741 selon d’autres sources) l’évêque de Québec, monseigneur Henri-Marie Dubreuil de Pontbriand, convoque à Pointe-Claire tous les habitants du nord de la paroisse, c’est-à-dire ceux de la Côte Sainte-Geneviève, incluant l’île Bizard, et fonde officiellement la paroisse de Sainte-Geneviève, la démembrant ainsi de celle de Pointe-Claire. C’est cette année‑là que l’on fait construire le premier presbytère-chapelle (26 pieds de longueur sur 14 pieds de largeur) ou sont célébrés baptêmes, mariages et sépultures.
Dès 1742, on projette de construire une véritable église de pierre, à la demande de monseigneur de Pontbriand, alors en visite à Sainte-Geneviève. Elle sera bénie en 1751 (la tour de cette église ne sera démolie qu’au début du XXe siècle). La mission y est exercée par le prêtre Antoine Faucon, qui fera d’abord mission à Pointe-Claire puis sera appelé à la paroisse Notre-Dame de Montréal en 1756, tout en exerçant son ministère aussi à Sainte-Geneviève. La paroisse de Sainte-Geneviève le reconnaît comme son fondateur. En 1770‑1772, d’importants travaux sont exécutés à l’église.
Par l’entremise du curé Archambault de Vaudreuil, les paroissiens, alors au nombre de 1500 dans le territoire de Sainte-Geneviève et de 730 dans celui de l’île Bizard, demandent l’érection canonique de la paroisse. En effet, selon les lois françaises, une paroisse ne peut jouir des droits civils que si elle reçoit l’érection canonique et civile. Celle-ci a eu lieu en 1834.
L’abbé Louis-Marie Lefebvre, curé depuis 1828, est présent lorsque les marguilliers déposent une requête pour construire une nouvelle église dès 1836. Pourtant, ce n’est qu’en 1843 que débute la construction de l’église actuelle selon les plans de l’architecte Thomas Baillairgé, pour lequel il s’agit de la seule œuvre sur l’île de Montréal. L’église est inaugurée en 1846. D’un même souffle, on accorde en 1843 la reconnaissance civile de la paroisse de Sainte-Geneviève.
Au début du XXe siècle, des travaux majeurs de rénovation sont apportés à l’église selon les devis des célèbres architectes Viau et Vienne. En 1950, la paroisse de Sainte-Geneviève compte 700 familles. C’est également au milieu des années 1950 que le tourisme estival prend de l’ampleur dans la région, augmentant le nombre de familles sur le territoire durant cette période.
Bien entendu, au cours des ans, le nombre de paroissiens augmentant, il faut construire de nouvelles églises sur tout le territoire qu’est la Côte Sainte-Geneviève, depuis Saraguay jusqu’à Senneville, comme il est de même pour l’île Bizard, qui a son église peu après 1843.
Personnages illustres
Sainte-Geneviève aura connu plusieurs personnages illustres et parfois hauts en couleurs, dont Marie-Esther Blondin (Mère Marie-Anne), Joseph-Adolphe Chauret, libéral élu à l’Assemblée législative provinciale, qui jouera un rôle majeur à Sainte-Geneviève, et de nombreux curés qui ont tous, chacun à leur manière, marqué l’histoire de la paroisse.
Marie-Esther Blondin
Mère Marie-Anne
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